The Waylanders - État des lieux avant la sortie

Un petit rappel pour débuter

L’histoire de The Waylanders débute en 2018 sur Kickstarter lorsque Gato Studio, son développeur, obtient le financement de ce jeu sur la plateforme de financement participatif. Il faut dire que le jeu invoque les noms de Dragon Age Origins, Neverwinter Nights et Baldur’s Gate, ce qui ne manque pas d’attiser la curiosité d’un certain nombre de joueurs nostalgiques. Quand le jeu sort en accès anticipé au milieu de l’année 2020, c’est une petite douche froide tant le chemin pour conduire le projet vers un seuil de qualité acceptable s’annonce long. Nous voilà plus de 20 mois plus tard.

Des Dieux et des hommes

Sur le papier, The Waylanders avait du potentiel. Les hommes du roi Ith se rendent sur une île mystérieuse pour y rencontrer leurs dieux. Les choses ne se passent pas comme prévu et un mystérieuse malédiction s’abat sur la région, corrompant hommes, animaux, mais aussi créatures de légende. C’est au joueur, dont le personnage se retrouve arraché du cours du temps, qu’il revient de remettre un peu d’ordre dans tout ça, au travers de plusieurs époques.

Création du personnage

Notre héros est donc issu de l’une des quatre races du jeu. Au côté des classiques humains, on retrouve des races issues des légendes celtes telles que les loup-garous, les immortels Mourian et les semi-Fomorien. Un choix qui semble n’avoir qu’une légère influence sur les résistances du personnage, en théorie du moins puisque ces résistances particulières ne se retrouvent pas sur la fiche de personnage une fois en jeu. Vient ensuite le choix d’une classe de départ, parmi 6 possibilités : Guerrier, Gardien, Voleur, Ranger, Sorcier et Soigneur. On note également que le jeu vous propose de choisir un background, mais le choix est fonction de votre race et de votre classe. Résultat, certaines combinaisons n’ont en fait qu’un seul choix possible.

Côté personnalisation, c'est plutôt minimaliste. Quelques coupes de cheveux, quelques choix de couleurs (peau, cheveux, yeux, barbe pour les hommes) et c’est déjà terminé. On aurait aimé un peu plus de choix sur le visage lui-même ou sur les tatouages des races qui en possèdent. Dommage. On a enfin neuf points à distribuer pour augmenter le score de base de nos attributs. Six attributs sont présents (force, agilité, constitution, perception, intelligence, volonté), mais leur apport à la puissance du personnage est subtilement différent de ce dont on a l’habitude. Si la constitution augmente sans surprise les points de vie du personnage, la volonté par exemple diminue les temps de recharge des compétences tandis que l’intelligence diminue leurs coûts. Bref, ce système veut éviter d’avoir des attributs trop négligés par certaines classes. Un guerrier sans volonté lance ses compétences moins régulièrement tandis qu’un mage avec un score de perception bas fait moins de coups critiques. Pourquoi pas.

I see bugs everywhere

Malheureusement, la pratique ne suit pas et le système de jeu est totalement pourri par les bugs. Sur le papier, la puissance des capacités dépend de deux statistiques : offensive et utilitaire. L’offensive influence les dégâts alors que l’utilitaire concerne plus les soins et le buff/debuff. L’idée sous-jacente est de proposer un scaling de la puissance des sorts indépendant des caractéristiques du personnage : c’est globalement votre équipement qui améliore la puissance de vos sorts. Malheureusement, en pratique, ce scaling est totalement cassé. C’est principalement visible sur les sorts de soin, dont la puissance est largement inférieure à la valeur indiquée dans la description du sort.

Mais là où on peut être légitimement inquiet quant à l’état du jeu, c’est qu’il ne s’agit là que d’un exemple parmi la longue liste de bugs, d’éléments absents ou cassés de notre version de test. Des bugs qui sont, pour certains, présents depuis le début de l’accès anticipé. On évoquera ainsi rapidement le pathfinding foireux qui fait qu’un ennemi peut-être incapable de vous atteindre parce qu’un autre ennemi lui bloque le chemin le plus direct, la caméra qu’il est impossible de déplacer quand le jeu est en pause ou encore le ciblage des ennemis peu pratique. Et je ne parle même pas des quêtes impossibles à terminer parce qu'un script ne se déclenche pas comme il le faudrait.

Le jeu a pourtant quelques arguments. Même si ses cartes sont très linéaires et de tailles réduites, The Waylanders propose quelques environnements plutôt réussis et on ne s'étonne pas que le jeu ait mis l'accent sur ce point dans le trailer annonçant la date de sortie. De même, le principe de Formation, qui consiste à regrouper certains personnages pour créer une nouvelle unité temporaire, plus puissante et ayant ses compétences propres, est assez original. L’histoire pourrait être une autre qualité du jeu si les doublages parvenaient à lui donner vie, ce qui n’est que trop rarement le cas. C’est plat et sans relief la majorité du temps, ce qui n’aide pas à se prendre au jeu.

Quand ça ne veut pas…

Je vais être honnête avec vous, j’ai abandonné le jeu après un peu plus de 10 heures. Lassé des plantages à répétition du jeu qui survenaient après un combat, après une cinématique ou même après un simple changement d’orientation de la caméra. Impossible d’avancer dans ces conditions. Je ne me prononcerai donc pas sur la qualité globale du titre, tant cette version semble loin d’être « finie ». J'espère que cet état des lieux vous donne un aperçu du chemin de croix auquel certains acheteurs risquent de faire face à la sortie. J'ose espérer que ces problèmes seront rapidement de l'histoire ancienne, mais en attendant, considérez-vous prévenus.

Ce texte a été réalisé à partir d'une version du jeu patchée en date du 31 janvier 2022