Test de Metal: Hellsinger – Faire parler le plomb et hurler le métal
Ce n’est pas un secret, les Suédois sont friands de métal. C’est donc presque naturel de voir des gars de Stockholm nous offrir leur vision du FPS rythmique au son de ce genre musical.
L’Inconnue veut se venger. Après lui avoir volé sa voix, elle a été enfermée dans les tréfonds de l’Enfer. Mais en cherchant à s’extirper de là, elle met la main sur une autre entité, Pax, un crâne qui a le pouvoir de déchaîner la puissances des furies. Et Pax, qui s’avère être notre narrateur, a également ses raisons d’aller botter les fesses de la maîtresse des lieux, la Juge Rouge. Ils font donc équipe et s’entraident jusqu’à leur ultime adversaire.
Hard Rock Hallelujah
Évacuons de suite l’éléphant qui trône dans la pièce. Oui, c’est du Doom Eternal : on y retrouve le tir à la première personne, le mélange de mondes infernaux et de Terre post-apocalyptique, des affrontements contre des hordes d’ennemis dans des simili-arènes. Et oui, c’est aussi du Bullets Per Minute : à nouveau l’Enfer, il faut attaquer tout en gardant la cadence, le rythme est symbolisé par des marques qui pulsent autour du viseur, le tout sur du gros rock qui tache.
Pour ceux qui ne connaissent pas BPM, le concept d’un FPS rythmique est le suivant : vous bouger librement comme d’habitude (avec l’apport du classique double saut et d’un petit dash), mais vos actions doivent être calées sur le rythme de la musique (rock) : tir, rechargement et actions spéciales devront être effectuées à chaque fois que le petit chevron à côté de votre viseur se trouve sur la marque. Et plus vous y arrivez, plus la série de combo augmente et plus le personnage devient fort (et les points gagnés en même temps). Maintenir le rythme n’est pas toujours évident (surtout quand on secoue la tête en même temps qu’on joue) ; il faut faire preuve de sang froid quand, par exemple, les démons vous submergent de toutes parts.
J’ai beau être un intégriste du clavier/souris pour les FPS, la maniabilité s’avère quand même plus agréable à la manette. Recharger une arme se fait en deux ou trois actions, forcément en rythme : essayez donc de faire ça efficacement pendant que vous straffez vers la droite. À voir ensuite selon votre talent à viser au stick, mais la précision du tir n’est finalement requise que pour optimiser votre score final.
Head banging required
Sur ces bases connues, Metal: Hellsinger apporte toutefois de quoi se forger sa propre identité.
Le déroulement du jeu se fait autour d’une histoire. Des cinématiques sont présentes entre chaque niveau afin d’expliquer comment nos mystérieux personnages se sont retrouvés dans cette situation. Le narrateur lance également quelques répliques pendant la partie. L’histoire est sympathique, mais quand même convenue ; ça reste un joli emballage pour le cœur du jeu.
En début de chaque partie, il est demandé de choisir deux armes sur quatre possibles, en plus des deux par défaut (l’épée et Paz). Les armes sont acquises pendant les premiers niveaux et elles possèdent toutes une attaque secondaire. On retrouve le classique fusil à canon scié, mais aussi d’autres plus particulières à manipuler.
On choisit également deux Sceaux parmi une série de sept : munitions supplémentaires, rythme plus facile à maintenir, plus de puissance si la vie est basse… Ces bonus se débloquent et s’améliorent en finissant des arènes optionnelles, les Supplices. Pour chaque niveau terminé, trois nouveaux Supplices sont proposés au joueur. Chacun est soumis à des règles ainsi qu'à conditions de victoires spécifiques, et le tout se déroule en temps limité. Comme exemples, citons les armes qui changent à chaque démon tué, ceux où seuls comptent les créatures tuées par attaques spéciales ou seulement une seule catégorie d’ennemie…
En face, il vous faut affronter toutes sortes d’ennemis. Mais à part un ou deux plus délicats, la plupart peut être vaincue par simple indigestion de plomb. Les combats de boss sont un peu plus variés : à chaque fois, il faut s’approprier l’environnement pour approcher la cible et se faufiler entre ses tirs nourris (qui flirtent parfois avec le bullet hell). Vous avez le droit de mourir deux fois par monde ; après ça, il vous faut recommencer l’étape.
La précision des tirs, la capacité à maintenir le rythme et à éviter les attaques adverses, tout ça est à la fin transformé en score qui détermine votre place dans le classement mondial.
Play the best song in the world, or I'll eat your souls…
S’il y a un point sur lequel le studio the Outsiders a beaucoup misé, c’est bien la bande sonore. Et il faut constater qu’ils ne se sont pas moqués de nous.
Chaque niveau est accompagné de son thème musical. D’abord purement instrumental, ce n’est que lorsque le joueur atteint le combo 16x que les voix se font entendre. L’effet est saisissant et encourage à maintenir le rythme pour profiter de cette nouvelle ambiance musicale. Et du beau monde a été sollicité pour enregistrer ces chants : Serj Tankian (System of a Down), Alissa White-Gluz (Arch Enemy), Mikael Stanne (Dark Tranquillity)... À noter que ces morceaux peuvent être ré-écoutés dans la partie “Codex” du jeu après avoir terminé le niveau associé.
La musique n’est pas le seul aspect audio à avoir été soigné. Côté narration, on a droit aux doublages de Jennifer Hale (Samus Aran, le commandant Shepard…) et du très prolifique Troy Baker (Joel, Samuel Drake, Booker DeWitt…).
Comme dirait Saint Bernard de Clairvaux…
Le jeu est toutefois un peu limité au niveau du contenu. L’aventure se découpe sur 8 mondes (sans compter celui du didacticiel), chacun avec un environnement propre. En parallèle, 21 Supplices sont proposés ; mais si les conditions sont souvent différentes, on tourne vite autour de la même poignée d’arène. On y manie 6 armes différentes, mais chacune avec sa propre personnalité. Et en face, on se retrouve avec juste une dizaine de créatures différentes, dévoilées au fur et à mesure de la progression. Même constat pour les affrontements de boss : c’est toujours le même adversaire, la variation se fait sur son pattern d’attaque ou sur la stratégie à adopter pour le vaincre.
Il faut compter dans les 5 heures pour terminer une campagne et quelques Supplices, un peu plus si vous voulez viser le 100%. Si les premiers Supplices sont abordables, les suivants peuvent s’avérer retors. Il faut toutefois savoir qu’un Supplice terminé en facile devient également disponible pour les autres niveaux de difficulté.
Trois niveaux de difficulté sont proposés, chacun avec son propre tableau de classement. Après avoir terminé l’aventure une première fois, vous pourrez perfectionner votre technique afin de viser les plus hautes places du podium mondial. 28 trophées sont également proposés.
L’originalité n’est certes pas ce qui caractérise le plus Metal : Hellsinger. Ce qu’il réussit, par contre, c’est de s’approprier ces références pour produire une aventure agréable à suivre, le tout sur une bande sonore de grande qualité.
Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S |
---|---|
Genres | Rythme, tir, tir à la première personne (fps), fantasy |
Sortie |
2022 |
-
19 novembre 2024
-
6 décembre 2023
-
26 juin 2023
-
31 mars 2023
-
28 mars 2023
Réactions
Pas de compte JeuxOnLine ?
Créer un compte