Aperçu de Ravenswatch - Le MOBA rogue-like
Le 06 avril 2023 débute sur Steam l'accès anticipé de Ravenswatch, le prochain jeu de Passtech Games. Qu'en retenir ?
Il était une fois
Souvenez-vous : Ravenswatch a été annoncé pour la première fois l'été dernier durant la Nacon Connect. Si cette annonce ne m'avait pas particulièrement marquée à l'époque, j'ai eu l'occasion de découvrir le jeu plus en détail lors d'un événement presse virtuel en février dernier.
Durant la présentation, Hades a notamment été cité comme référence, mais à dire vrai, le jeu rappelle surtout les MOBA. En effet, le joueur incarne un personnage inspiré d'un conte ou d'une légende (comme Beowulf, le Petit chaperon rouge ou encore la Reine des neiges) et a à sa disposition un passif, trois sorts et un ultimate. En tuant des ennemis, il gagne des niveaux, lui permettant d'améliorer son personnage, et de l'argent pour acheter des consommables ou des objets magiques. Un fonctionnement assez classique, y compris avec la vue aérienne que propose le jeu, hormis que le personnage se déplace avec le clavier et que la souris sert surtout aux attaques, alors que les MOBA traditionnels font plutôt l'inverse.
L'objectif du joueur est de vaincre le boss final. Le combat se produit automatiquement au bout de quatre jours et quatre nuits (correspondant à environ 20 minutes de jeu) : c'est le temps dont dispose le joueur pour se préparer au maximum. De nombreux ennemis sont présents sur la carte, mais aussi - surtout - un grand nombre d'événements spéciaux : statues de vision, coffres, quêtes spéciales, grottes à explorer, etc. Tous ces éléments, ainsi que la structure générale de la carte, sont définis de manière procédurale à chaque partie.
La formule fonctionne bien. Ce cycle imposé fait qu'une partie a une durée assez stable d'environ 25 minutes. Cela offre une expérience rythmée, ce qui est appréciable. Ce dynamisme a cependant plusieurs conséquences. Premièrement, il est impossible d'explorer la totalité de la carte ; je dois avouer que j'aurais bien aimé, juste une fois, pouvoir nettoyer chaque recoin de la zone, même si forcément cela aurait rendu le jeu plus lent. Deuxièmement, cette durée limitée donne une importance excessive aux dégâts : plus vous frappez fort, plus vous pouvez faire d'activités, plus vous devenez puissants, plus vous frappez fort ; et on recommence. Durant la phase d'alpha fermée, j'avais par exemple trouvé un objet augmentant les dégâts en fonction de l'argent possédé ; cet objet magique, que je cherchais ensuite en priorité dans chaque partie, créait invariablement un effet boule de neige très agréable... mais aussi très exagéré. Enfin, et c'est aussi une conséquence de ce qui précède : il y a plein d'activités que je ne fais pas, car le temps et/ou le risque exigés ne compensent pas du tout la récompense potentielle.
En effet, le joueur ne dispose que d'un nombre de vies limité (5 par défaut, 3 dans les niveaux de difficultés les plus élevés). L'objectif est d'en conserver un maximum afin de faire face au boss, ce qui implique qu'il est rarement intéressant de prendre de trop grands risques pendant la phase préparatoire.
Super, j'ai hâte de tout recommencer
Insistons maintenant sur un des aspects essentiels à dire concernant le jeu : ce dernier est très différent d'Hades. En effet, contrairement au jeu de Supergiant Games, Ravenswatch offre une progression uniquement horizontale, non verticale. Concrètement, le joueur débloque de nouveaux objets magiques, de nouvelles améliorations et de nouveaux personnages, mais aucune amélioration pérenne : au niveau 1, un personnage est aussi fort lors de la première partie qu'après 10h de jeu. De même, en l'état, vaincre le boss final permet juste de jouer au jeu dans une difficulté supérieure ; il n'y a pas de réel objectif à long terme.
Au moment de la 1.0, le jeu contiendra trois chapitres ; il n'y a pour le moment que le premier d'entre eux. Pour être honnête, cela m'inquiète pas mal. Certes, j'aimerais bien davantage d'objectifs à long terme, mais je trouve la durée d'une partie parfaite comme elle est. Je ne voudrais pas qu'elle dure trois fois plus longtemps, ni de devoir recommencer depuis le début après avoir perdu face au dernier boss.
De plus, la différence principale avec Hades est ailleurs. Si dans le jeu de Supergiant Games il est courant d'avoir des modifications qui changent diamétralement la partie en cours, ce n'est pas le cas ici. Les bonus sont souvent appréciables, mais marginaux (diminution du cooldown d'un sort, augmentation des dégâts, possibilité de stocker une utilisation, etc.). En revanche, chacun des six personnages actuellement disponibles (il y en aura dix au moment de la sortie complète) apporte une expérience diamétralement différente, bien plus que les différences armes d'Hades, pour le reprendre en exemple.
Par ailleurs, Ravenswatch dispose d'un autre facteur différenciant, cette fois à son avantage : il est aussi bien jouable seul qu'en multijoueurs jusqu'à quatre joueurs. J'ai expérimenté toutes les formules, du jeu en solitaire à l'équipe complète en passant par des groupes de deux ou trois joueurs et je dois avouer que ce qui m'impressionne le plus, c'est l'équilibrage proposé par les développeurs. Quel que soit le nombre de joueurs impliqués, la difficulté m'a semblé assez similaire. Les héros offrent de véritables options de synergie, mais le jeu est également entièrement jouable seul, ce qui est appréciable.
Encore un rogue-like
Au final, je repars de ces vingt premières heures de jeux sur Ravenswatch avec des impressions mitigées. Je ne suis pas mitigé concernant la qualité du jeu : j'ai grandement apprécié l'expérience, que j'y ai joué seul ou à plusieurs et ce avec tous les personnages (même si la Reine des neiges, mon main, ne fait pas assez de dégâts et mériterait un up). En revanche, je suis davantage partagé concernant mon ressenti global. Faut-il féliciter cette petite équipe de 20 personnes d'avoir produit un tel jeu ou, au contraire, regretté qu'ils n'aient pas eu davantage de monde afin d'offrir une expérience traditionnelle (avec un début, un milieu et une fin au lieu de cette formule rogue-like) ? Faut-il apprécier cette expérience ultra compacte ou craindre que la version 1.0 ne dilue ce qui fait la plus grande force du jeu en ajoutant des chapitres ? Je conserve donc quelques interrogations, mais elle prouve surtout mon attachement pour cette découverte.
Aperçu réalisé par Alandring sur PC dans le cadre d'une présentation presse virtuel, suivi d'un temps de jeu autonome grâce à des codes fournis par l'éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S |
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Genres | Action, jeu de rôle (rpg), rogue-like, fantasy |
Accès anticipé |
6 avril 2023 |
Sortie | Inconnue |
1 jolien y joue, 1 y a joué.
Réactions (6)
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