Test de Everspace 2 - Devenir un baroudeur de l'espace en quête de butins

Aventure solitaire, Everspace 2 invite le joueur à explorer un vaste univers semi-ouvert recelant de nombreux défis et secrets. Avec une aventure scénarisée d'une trentaine d'heures en filigrane, on s'embarque pour un longue aventure.

Everspace 2

En partant sur une suite pour Everspace, le studio allemand ROCKFISH Games est monté encore un cran dans son ambition, tout en se démarquant du premier opus de sa licence et sa composante roguelike. On pourrait situer Everspace 2 à la croisée des chemins d'un Freelancer pour son univers, Descent pour les contrôles et Diablo pour les éléments RPG. Ce mélange un peu particulier fonctionne plutôt bien, même si certaines limites sont aussi au rendez-vous. Lancé de longue date en accès anticipé, Everspace 2 est désormais disponible en version 1.0, achevé mais pas totalement, car une extension payante complètera le jeu l'année prochaine. De même, les versions consoles sont prévues cet été.

En l'état, Everspace 2 va toutefois au bout de son scénario d'une trentaine d'heures, une suite de tribulations d'un clone avec une âme de bon samaritain. Toutes ses actions convergent vers un final haletant, dont je n'en dirais pas plus. L'histoire est une compilation de tous les classiques et clichés de la science-fiction, tout en assurant l'essentiel à savoir nous servir de fil rouge à travers un univers composé de six systèmes stellaires. De l'alter ego maléfique à l'IA disposant de sa logique propre et disruptive servant des dialogues absurdes, tout en ne voulant en aucun cas parler de la couleur de peau du premier personnage qui meurt, tout y passe. Et pourtant, on taille bel et bien la route pour les découvrir.

Chaque système stellaire dispose de ses autochtones et de son identité propre, tout en conservant une construction similaire. La variété est toutefois suffisamment présente pour ne pas se lasser. On débloque l'accès aux différents systèmes stellaires au fur et à mesure, pour ensuite disposer d'une liberté de mouvement totale. Par la suite, il est possible de construire des structures permettant de se rendre instantanément d'un système à l'autre. Compléter le défi lié au système stellaire permet en parallèle d’accélérer ses trajets de manière significative.

Un univers immensément petit

Car l'on passe un temps certain à naviguer dans l'espace, pour explorer les points d'intérêts disséminés à travers la carte ou se laisser distraire par les signaux de détresse ou inconnus apparaissant de manière aléatoire lors du trajet. Immense, cet univers se fait aussi tout petit, car chaque lieu à explorer ne dispose en réalité que d'une aire de jeu limitée. L'immensité affichée en trompe l'œil se heurte à un mur invisible nous invitant à faire demi-tour. De même, un écran de chargement marque notre arrivée et notre départ de chaque localisation, coupant autant l'immersion que l'infinité de l'espace. C'est le prix à payer pour afficher des graphismes éblouissants et de superbes environnements dans lesquels baignent des structures aux proportions hors-normes. Ayant mes quartiers d’hiver sur Elite Dangerous, la claque visuelle est bien réelle quand ce n'est pas la taille qui compte.

Everspace 2

Par rapport à la simulation spatiale de Frontier Developments, on est ici sur le registre complètement opposé de l'arcade, avec une prise en main immédiate de son vaisseau. Point d'inertie, on est dans un engin répondant avec une grande facilité au point de se faufiler dans des galeries. Plusieurs contrôles sont possibles dont le HOTAS ; j'ai pour ma part opté pour la manette. La prise en main avec la manette est agréable, si ce n'est l'inconfort d'appuyer sur les sticks pour accéder au boost et au roulis. Toujours sur le registre de l'accessibilité, une option permet de ralentir le temps pour utiliser ses modules et ses consommables, de bonne augure dans la feu de l'action. La difficulté peut être changée à tout moment, du très facile au cauchemar que l'on débloque en terminant la campagne scénaristique.

L'autre moyen d'ajuster la difficulté est de ne pas filer tête baissée dans l'histoire, pour aller en quête d'expérience et de butins pour monter en puissance. C'est d'autant plus dommageable que j'ai constaté à la fin de la campagne être par exemple passé à côté du système stellaire Drake, où la guerre des gangs si déroulant est assez intéressante à vivre. L'exploration et les missions secondaires sont donc recommandées et multiplient le temps de jeu, en particulier quand on doit résoudre des énigmes ou dénicher des secrets. La difficulté est de mettre la main sur le bon élément, car il s'avère que l'on peut facilement passer à côté dans un environnement à 360° dans l'espace. Ma spécialité est de faire le tour d'un astéroïde un nombre incalculable de fois avant d'entrevoir une brèche pour visiter ses entrailles. Et je ne vais même pas aborder ma capacité à me perdre à l'intérieur quand les galeries se multiplient.

Le champ des possibles

Everspace 2 a toutefois trouvé un équilibre intéressant entre la dispersion possible du joueur et la convergence de ses objectifs possibles, à l'image de sa narration d'ailleurs. Toutes les différentes formes de récoltes visent à améliorer d'une manière ou d'une autre son vaisseau et ses capacités, tout en améliorant le confort de jeu. Le début peut être laborieux, en particulier quand on doit ramasser un à un chaque butin disséminé sur le champ de bataille qu'est l'espace. Ce traumatisme est toujours présent chez moi, même si l'on débloque par la suite une portée plus longue et surtout la possibilité de ramasser plusieurs objets à la fois. Le cauchemar de loot dans un jeu basé sur ce principe, car le but premier est bien de mettre la main sur le précieux modules améliorant son vaisseau.

L'inventaire se remplit toutefois assez rapidement, avec en revanche la possibilité de recycler les modules qui servent alors de matière première au système d'artisanat. Il est ainsi possible d'améliorer un module d'équipement en montant son niveau et sa rareté ou de fabriquer des composants pour débloquer les compétences liées à ses différents compagnons de route. Au passage, la composition de ce groupe constitué au fil de l'histoire est elle aussi un cliché ambulant. On peut également faire le choix de vendre, au prix de nombreux allers-retours, mais aussi d'un compte en banque qui monte suffisamment pour envisager l'achat de nouveaux vaisseaux.

Everspace 2

Plusieurs styles sont proposés, en adéquation avec sa manière de combattre. On peut rapidement se faire submerger quand la mêlée est nombreuse, avec des ennemis parfois capables d'appliquer des effets. On n'est toutefois pas sans répondant, notamment avec tout un arsenal à sa portée. Du laser chirurgical à l'onde de choc, j'apprécie pour ma part de garder mes distances et d’écrémer le nombre d'ennemis affichés à l'écran. On ne sait parfois plus où donner de la tête, d'autant que la distance avec les cibles hors champ n'est pas affichée. Dans le doute, il est toujours possible de s'en remettre à la capacité d'ultime de son vaisseau, qui règle la plupart des problèmes du moins si elle est disponible. En cas de mort, il faut s'en remettre au dernier point de sauvegarde, correspondant par expérience au point d'arrivée dans la zone ou à une étape cruciale de la mission.

Conclusion

Everspace 2 est un terrain de jeu de la taille d'un univers, aux contenus variés et bien liés par la narration. Entre les doublages -- en anglais, mais avec des sous-titres traduits -- et les cinématiques pour illustrer les scènes quand le personnage doit sortir de son appareil, l'ambiance space opera est bien au rendez-vous avec tous ses clichés. On se laisse guider à travers l'espace, ou l'on vaque en fonction de ses aspirations. Le rythme est défini par le joueur, à moins de vouloir compléter l'ensemble des propositions pouvant le retenir durant une centaine d'heure. L'action et les tirs peuvent laisser la place à l'observation et une légère pointe de déduction pour enclencher le mécanisme débloquant la suite ou un butin. L'envie d'aller au bout de l'histoire, au bout des 30 niveaux de progression ou mettre la main sur un vaisseau surpuissant sont les principaux moteurs de Everspace 2.

Test réalisé par Agahnon sur PC à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S
Genres Simulation, futuriste / science-fiction, science-fiction

Alpha-test 15 juin 2020 (Windows)
Bêta fermée Octobre 2020 (Windows)
Accès anticipé 18 janvier 2021 (Windows)
Sortie 2023 (Xbox One)
2023 (PlayStation 4)
2023 (PlayStation 5)
2023 (Xbox Series X|S)
6 avril 2023 (France) (Windows)

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