Test de Mia and the Dragon Princess - Le talent perdu

Mia and the Dragon Princess, le dernier jeu de Wales Interactive, est sorti aujourd'hui. Qu'en penser ?

*Parle en indonésien*

Comme je l'écrivais en parlant de la démo du dernier Steam Néo Fest, voici le synopsis du jeu :

Une princesse indonésienne disparaît et réapparaît trois cents ans plus tard à Londres. La situation initiale, racontée avec une animation assez sympa, semble ridicule, mais elle est en tout cas originale.

La suite est à la fois originale et terriblement banale. La princesse tombe sur une serveuse, avec laquelle elle sympathise (j'ai pourtant essayé de la dénoncer à la police...) et se retrouve dans un bar inspiré des pirates. Chance : c'est justement là qu'une amie de notre étrange princesse a caché une carte menant vers son trésor. Malchance : le propriétaire du restaurant d'en-dessus espère aussi mettre la main sur le trésor et il est venu avec des sbires.

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C'est le sixième jeu de Wales Interactive que je teste, après l'excellent The Complex, Five Dates & sa suite Ten Dates, I Saw Black Clouds et Who Pressed Mute on Uncle Marcus. J'ai également joué à Late Shift ainsi qu'à She Sees Red. Tous les jeux ne m'ont pas autant passionné, mais Mia and the Dragon Princess est clairement celui qui m'a le moins accroché.

Ma première partie a duré 70 minutes. C'est assez court, bien que cela ne me choque pas pour un jeu de ce genre. Cependant, j'ai vraiment eu l'impression que les événements ont été bâclés pour tenir sur cette durée. Les personnages sont très peu développés et l'enchaînement de certaines scènes est parfois difficile à comprendre, surtout dans la dernière partie du jeu.

De plus, certains effets spéciaux paraissent vraiment médiocres et les quelques scènes de combat sont extrêmement mal chorégraphiées. On a l'impression que les héros et les sbires se battent tout le temps, mais que cela n'a jamais d'impact, sauf quand le scénarium le décide.

Telltale

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Tout l'intérêt d'un jeu de ce genre est d'en explorer les différentes possibilités. Les jeux de Wales Interactive possèdent un argument de poids en la matière : la possibilité de passer les scènes déjà vues. Cependant, ce n'est pas parfait : il arrive qu'un choix de dialogue entraîne une variation minime d'une scène, généralement dans les premiers instants ; cela suffit quand même à ne rien pouvoir passer du tout. Ainsi, pour découvrir toutes les scènes, il est nécessaire d'en revoir certaines quatre ou cinq fois, ce qui insiste sur le plus grand défaut du jeu : son extrême linéarité.

En effet, le jeu intègre un "arbre narratif", qui permet de voir la progression du récit. C'est un super ajout, mais qui met en lumière l'absence d'impact des choix. Certes, le jeu possède sept fins différentes (dont certaines si peu significatives que le jeu ne s'arrête pas dessus), mais, en réalité, ces fins s'ouvrent uniquement lors des tous derniers choix. Avant cela, un seul choix a réellement un impact ; tous les autres sont anecdotiques. Quelles que soient les décisions prises en début ou en milieu de partie, le déroulement de la suite n'est en rien affecté. C'est extrêmement frustrant.

Le plus ridicule est observé quand l'on parvient à faire s'échapper les héroïnes du bar. Dans la totalité des cas, elles décident d'y retourner, générant une confrontation finale. Appeler la police ? Fuir ? Cela n'a visiblement jamais été envisagé.

L'usure du pouvoir

Quand je ne suis pas satisfait d'un jeu Wales Interactive, j'écris en général quelque chose comme ça : "ce n'est pas génial, mais si on aime les jeux narratifs, cela reste sympa." J'ai cependant du mal à écrire la même phrase pour Mia and the Dragon Princess : que ce soit lors de la première partie ou des suivantes, je n'ai jamais réellement passé un bon moment. Le jeu souffre d'une mauvaise histoire, qui est en plus trop linéaire. Un vrai gâchis, que l'on essaie d'oublier en espérant que la suite sera meilleure.

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Test réalisé sur PC par Alandring à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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