Test de Starfield : Shattered Space - Un DLC qui se mord la queue

Starfield a connu un début de carrière difficile, avec une réception bien plus mitigée que ne l’espérait Bethesda. Après près d’un an passé à tenter d’améliorer le jeu, il était temps de sortir un DLC nommé Shattered Space. Alors, à l’image du Grand Serpent au centre de l’histoire de Shattered Space, Starfield a-t-il réussi sa mue ? Réponse dans ce test.

Starfield, un an plus tard

Avant de débuter le test du DLC à proprement parler, permettez-moi de faire un petit aparté sur Starfield en 2024. Pour préparer le test de Shattered Space, j’ai choisi de repartir sur une partie vierge qui ne serait pas pourrie par des mods plus mis à jour. Et il faut être honnête avec Bethesda : c’est mieux. Le premier truc qu’on remarque, c’est que le jeu tourne sensiblement mieux qu’à l’époque du test. Le support du DLSS a été ajouté et le jeu semble plus fluide, moins lourd que précédemment. Puisqu’on est dans les options, on note l’arrivée d’un menu permettant de configurer à sa sauce de nombreux aspects du jeu, du poids que vous pouvez transporter à l’argent dont disposent les marchands. Autant de petits réglages qui se paient avec une petite pénalité en termes de gain d’expérience.

Sur le plan du gameplay, le jeu a (enfin) gagné en lisibilité : les principales villes du jeu ont maintenant une carte détaillée, avec des indicateurs pour tous les marchands, et les planètes sur lesquelles vous vous posez ont également une carte d’ensemble. Si le jeu n’échappe à la réutilisation des bases et autres points d’intérêt que je regrettais dans le test, il semble y avoir un peu plus d’évènements spéciaux sur ces mondes non peuplés, histoires de vous donner une raison d’explorer un peu plus. Ah, le jeu a également enfin un véhicule roulant pour vos explorations. Enfin, je parlais des mods en débutant cette section, sachez que le Creation Club, l’espace mod made in Bethesda, a lui aussi fait son apparition dans le jeu, avec à la fois du contenu payant et du contenu gratuit. Le bilan est donc plutôt positif. Starfield n'est toujours pas le grand jeu qu'il espérait être, mais il s'est amélioré.

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On vous avait prévenu pourtant

Shattered Space débute alors que mon équipage et moi pénétrons pour la première fois dans un nouveau système. Une station spatiale apparait soudain devant nous et un message résonne sur nos canaux de transmission. « N’abordez pas la station, ne montez pas à bord ». Message que nous nous empressons d’ignorer. À bord de la station, les équipements de survie semblent en panne. Des cadavres flottent dans les couloirs en l’absence de gravité. Une mystérieuse substance bleuâtre s’échappe des murs et d’inquiétants bruits peuvent être entendus au loin. Au fil de notre progression, nous découvrons que la station est d’origine Va’ruun et qu’elle a été victime d’un phénomène inexpliqué, téléportant la station à travers la galaxie et transformant l’équipage en spectres qui deviennent rapidement agressifs. Remettre la station en état nous conduit sur la planète d’origine de la Maison Va’ruun où nous sommes bien vite propulsés dans le costume de sauveur d’un monde éclaté.

C'est là que tout a mal tourné
C'est là que tout a mal tourné
Des cadavres flottent dans les couloirs. Normal.
Des cadavres flottent dans les couloirs. Normal.

La religion, c’est une autre forme de politique

Un peu cassé votre truc là non ?
Un peu cassé votre truc là non ?

À l’issue de cette mission introductive, on pouvait espérer que cette extension soit le Far Harbor de Starfield. L’ambiance est assez réussie et les nouveaux ennemis font qu’on avance sur la pointe des pieds (façon de parler vu l’absence de gravité). Ils ne sont pas nombreux ces ennemis, mais la tendance de ces spectres à se téléporter les rend dangereusement imprévisibles. Mais cette impression s’estompe dès l’arrivée sur la nouvelle planète, où Bethesda retombe dans ses travers, bien loin des promesses de certaines bandes annonces. La culture Va’ruun est gouvernée par la religion qui est intimement liée à la politique locale. Les étrangers ne sont pas les bienvenus, à peine sommes-nous tolérés suite à notre nomination à une fonction religieuse. Pour sauver ce monde, nous devons réunir les grandes familles dirigeantes qui, vous vous en doutez, profitent de la situation pour nous envoyer faire leurs sales besognes.

Le genre de type pour qui vous allez devoir bosser
Le genre de type pour qui vous allez devoir bosser

En résulte des quêtes pas franchement intéressantes dont les dilemmes moraux n’ont pas de vraies conséquences, à l’image d’un choix à la fin du DLC qui n’a aucun impact dans le reste de l’univers et qu’on effectue pour des personnages auxquels on ne s’attache pas. On reste là aussi coincé dans le passé dans la structure des quêtes. Un exemple pour l'illustrer. L’une des quêtes nous demande de retrouver un déserteur pour l’éliminer. Nous découvrons son camp inoccupé, avec des traces de sang nous informant qu’il est blessé. Nous pourrions visuellement suivre ses traces dans beaucoup de jeux récents. Mais pas ici. Suivez simplement le marqueur de quête qui vous indique où aller. Tout cela est finalement fade, tant dans la narration que dans la mise en scène. Comment ne pas être un peu déçu de voir le peu de réactions d'Andreja aux évènements alors qu'elle est LE compagnon ayant le plus de liens avec les Va'ruun ? Il faut donc se tourner vers les quêtes secondaires pour avoir quelques passages qui relèvent le niveau et qui nous permettent de découvrir que les Va’ruun ne sont pas tous des fanatiques religieux.

Un nouveau monde aussi fade que l’ancien

Les spectres sont une plaie pour les personnages furtifs
Les spectres sont une plaie pour les personnages furtifs

Bethesda insistait beaucoup sur ce point, notre nouveau terrain de jeu a été entièrement créé à la main. Le résultat est assez mitigé. L’extension nous cantonne sur une seule nouvelle planète, certes étendue, mais dans laquelle je ne retrouve toujours pas ce sentiment d’invitation à l’exploration qui faisait la force des jeux Bethesda. Faut dire que les teintes très rougeâtres de l’ensemble n’aident pas. C’est lorsqu’on s’intéresse aux intérieurs qu’on sent enfin ce côté fait main. Ils cassent finalement la monotonie qui s’était installée durant le jeu de base et on se surprend même à découvrir des chemins alternatifs lors de certaines de nos missions.

Les nouveaux ennemis que l’on croise durant ce DLC laissent également un sentiment mitigé. C’est particulièrement vrai pour les spectres dont je parlais plus haut, qui passent d’inquiétants lors de notre première rencontre à franchement lassants lors des suivantes. Vous souffrirez si, comme moi, vous avez un build orienté furtivité et combat à longue distance. À ce sujet, la première quête de l’extension devient disponible assez tôt dans le jeu principal, mais Bethesda recommande de s’y attaquer avec un personnage de niveau 35. Une recommandation qui me semble tout à fait justifiée. Dommage par contre que le jeu n'ajoute rien au développement du personnage ou aux mécaniques du jeu principal. À peine trouve-t-on quelques nouvelles armes. C'est assez fade, de nouveau.

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Conclusion

Shattered Space ne révolutionne pas la formule Starfield. Bethesda se contente de décliner encore et toujours les mêmes schémas narratifs, sans véritables ajouts majeurs pour les accompagner. À près de 30€ le DLC, on en attendait plus de Bethesda, surtout lorsqu'on jette un œil aux propositions de la concurrence. Si vous avez apprécié Starfield et souhaitez un peu de rab, ce DLC est pour vous. Dans le cas contraire, Shattered Space ne sera malheureusement pas le DLC qui rallumera la flamme.

Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une clé fournie par l'éditeur

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