Test de Hitman World Assassination VR – le virtuose de la VR tueuse

Après un Hitman 3 VR Reloaded visiblement décevant sur Meta Quest qui devait partir du bon pied, mais est finalement parti les pieds devant, IO Interactive a décidé de nous offrir une nouvelle expérience en réalité virtuelle pour nous glisser dans le costume de l’assassin le plus chill du jeu vidéo, sur PlayStation VR2 cette fois. Nouez votre plus belle cravate rouge, coiffez votre casque et on est partis pour des dizaines d’heures de jeu.

Le doigt sur la gâchette

Hitmanception
Hitmanception
Hitman World Assassination jouissait déjà d’avis très positifs de la part des joueurs, en proposant un contenu très abondant comprenant l’intégralité de la trilogie Hitman depuis début 2023 après l’absorption par Hitman 3 des deux premiers titres, mais aussi d’autres modes comme le Freelancer qui permettait d’affronter différents syndicats en enchaînant des missions et garnir son antre façon manoir dans Skyrim, mais en plus… Contemporain, dirons-nous. Et voici quelques mois, l’annonce d’une version PlayStation VR2 mitonnée aux petits oignons par IO Interactive faisait partie de la liste des titres à gros potentiel sur le casque de Sony pour lui redonner un élan tant espéré. La sortie du mode de réalité virtuelle a été retardée pour peaufiner le travail fait sur les contrôles, et force est de constater qu’ils n’ont pas manqué à leurs promesses : soyons francs, l’immersion est incroyable. Si on fait l’exception du tutoriel dans une base forcément réduite en termes d’espace d’infiltration et de qualité des décors, le reste du jeu délivre une expérience en VR particulièrement solide.Pour la parenthèse, excusez la qualité des captures d'écran,  hélas inhérentes à la méthode de capture du PSVR2, mais le jeu est parfaitement immersif et beau une fois le casque vissé sur la tête.

Le jeu ne fait clairement pas pâle figure, comparé à sa version « plate ». On n’a pas affaire à une version rabotée pour tenir des spécifications faiblardes d’un autre matos, mais bien à un jeu beau aux environnements vastes et sacrément vivants (enfin, jusqu’à ce que l’Agent 47 fasse son œuvre…) avec un PSVR2 (et ses manettes) parfaitement exploité.  C’est tout le contenu des campagnes de la trilogie qui est accessible en VR avec la pléthore et la diversité de toutes les zones à explorer encore et encore pour trouver la meilleure route pour assassiner ses cibles, en libérant sa créativité : se déhancher sur une piste de danse à Berlin ou fouler la scène d’un défilé de mode en saluant les photographes et la foule avant ou après avoir noué une corde de piano autour du cou d’une cible, se planquer derrière un mur ou une palissade pour tirer au silencieux sans être vu, se baisser au ras du sol pour observer les alentours sous une porte… Les possibilités sont immenses et il ne tient qu’au joueur de se faire plaisir. 

Les décors sont superbes...
Les décors sont superbes...
... et souvent ultra vivants
... et souvent ultra vivants

Impitoyable

Le snipe comme si on y était
Le snipe comme si on y était
Les développeurs aussi ont redoublé de créativité pour proposer des contrôles immersifs : le rechargement actif des armes proposera de mimer l’éjection d’un chargeur et le rechargement d’un autre en réarmant son fusil par exemple. La lunette de fusil de sniper sera entièrement utilisable aussi, pour se prendre pour un vrai assassin à suivre sa cible et anticiper son déplacement avant de lui loger une bastos en pleine tête. Les interactions avec les éléments de décor et de matos sont aussi bien pensées : d’une main vous saisissez votre veste pour parcourir le contenu de l’inventaire avec le stick de la manette et de l’autre vous récupérez l’objet sélectionné (clé, pied-de-biche, mort-aux-rats, corde de piano, objets à lancer…) pour ensuite l’utiliser « comme si vous y étiez. » Un passe magnétique de labo doit donc être passé dans le lecteur prévu à cet effet, le pied-de-biche manié pour forcer une porte ou un autre élément à décrocher, une clé insérée puis tournée dans la serrure, un poison ou un sédatif versé dans un verre toujours en mimant l’action… Les retards sur la sortie sont largement pardonnés vu le travail effectué, même si la maniabilité est déroutante dans un premier temps et qu’il faut forcément se faire aux contrôles et boutons à presser (j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour me rappeler comment faire pour noyer un gars dans des chiottes, c’était gênant).

La leçon de piano

Comme déjà indiqué, les campagnes de la trilogie sont intégralement jouables et rejouables en VR pour des dizaines d’heures d’expérimentations et d’assassinats, vue la multitude de possibilités pour les mener à bien. J’étais forcément timoré les premières heures en ne sachant pas trop à quoi m’attendre et en restant discret autant que faire se peut, mais après m’être déguisé en prof particulier de golf pour m’introduire dans la chambre d’une scientifique, la droguer avec un sédatif pour la poignarder ensuite et la coller dans l’armoire de sa salle de bain, je me suis ensuite bien amusé à tenter les variantes pour éliminer ma cible, comme lui tirer au canon ancien dans le buffet (expéditif !) ou me faire passer pour un détective privé qu’elle avait engagé pour la pousser d’une falaise. Vue la multitude de cibles à fumer, ça fait un innombrable paquet de possibilités à vivre au premier plan.

1001 façons d'assassiner, la 763è va vous étonner
1001 façons d'assassiner, la 763è va vous étonner
Le vieux coup de la grosse boîte
Le vieux coup de la grosse boîte

Si on peut émettre un regret cependant, c’est que le mode Freelancer ne soit, lui, pas compatible en VR (mille fois hélas !). J’aurais adoré pouvoir décorer mon antre et le visiter personnellement entre deux syndicats à éliminer. Espérons que IO Interactive entende les suppliques des joueurs et y travaille, même s’ils sont au travail sur leur futur Project 007 et les portages Switch 2 de ce dernier, mais aussi des aventures du Hitman. À noter que le test de Hitman 3, ainsi que des interviews réalisées par Alandring de gens du studio, sont à lire sur JoL si vous voulez en savoir plus sur celui-ci.

Si je dois résumer : c’est clairement un incontournable du PSVR2 (il est surprenant qu’il s’agisse pour l’instant d’une exclusivité d’ailleurs). Si vous avez le casque, achetez le jeu. Si vous avez (et que vous kiffez) le jeu, revendez ce que vous voulez, mais chopez le casque - en plus il a baissé de prix récemment. Un jeu qui prend une toute autre dimension, dans tous les sens possibles.

Cache ta joie, Agent 47
Cache ta joie, Agent 47

Test réalisé sur PlayStation VR 2 par Bardiel Wyld à partir d’une version fournie par l’éditeur.

Réactions


Personne n'a encore réagi. Soyez le premier.