Test de Ghostrunner – Il court, il court, le cyber-ninja

Après que la démo ait été régulièrement présentée lors de divers festivals, voilà enfin arrivée la version finale de Ghostrunner. Que nous propose donc ce nouveau titre aux airs résolument cyberpunk ?

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Dans un futur post-apocalyptique, l’humanité a trouvé refuge dans une immense méga-structure, la Tour Dharma. C’est dans ses niveaux les plus bas, les bas-fonds de cette ville verticale, que se réveille un cyborg, dernier survivant des Ghostrunners. Il est très vite contacté par une voix inconnue : il y a urgence, les autorités sont déjà à ses trousses et il faut vite délivrer ce contact de sa prison. Et pour ce faire, il doit se frayer un chemin à travers des couloirs et autres immenses salles. Après ça, ce sera aux plus hautes sphères qu’il faudra s’attaquer.

A cornered fox is more dangerous than a jackal

Joué à la première personne, notre Ghostrunner court et bondit dans tous les sens. Son agilité lui permet de courir sur les murs, ses implants lui permettent de ralentir légèrement le temps et lui confèrent alors des réflexes surhumains. Ses outils sont un katana effilé pour découper ses adversaires et dévier les projectiles ainsi qu’un grappin pour atteindre les hauteurs. En chemin, il peut même dégoter des bonus temporaires comme des shurikens ou un super saut.

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Présenté comme ça, on pourrait croire à un jeu de combat, une sorte de TitanFall transposé au corps à corps. Mais il n’en est rien : le cœur du jeu est définitivement la plate-forme. Les affrontements sont en soit plutôt brefs : la lame est tellement affutée qu’elle tue l’adversaire en un seul coup, que ce soit un simple péon ou un imposant mécha. Toute la difficulté est d'arriver à portée de sa cible sans se faire toucher : en effet, si ses capacités sont redoutables, notre cyborg n’en reste pas moins une mécanique fragile et un seul coup suffit à le mettre hors service. Il faut donc courir et sauter un peu partout afin de leurrer l’ennemi et de se glisser entre les tirs. Il est vraiment question ici de trouver la bonne trajectoire (plusieurs approches sont possibles dans certaines salles) et d’avoir le bon tempo lorsque tout se met en branle. Et même quand il n’y a personne d’autre dans le coin, il faut pratiquer de la haute voltige au-dessus de gouffres insondables et composer avec l’environnement et quelques plateformes mobiles pour arriver à destination.

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Les zones sur lesquelles on peut agir sont très reconnaissables, que ce soit par leur apparence ou une icône particulière. Le chemin est même souvent balisé par des panneaux fléchés, ce qui peut sembler un peu grossier par moment. Pourtant, il arrive aussi qu’un passage manque de visibilité : poussé par l'euphorie de l’action, on virevolte à droite et à gauche pour arriver à ce moment de flottement où, en plein saut de la foi, on peine à voir vers où se diriger, et on finit par s’écraser en contrebas. Que ce soit lors de ces (rares) moments ou suite à un affrontement qui tourne mal, il suffit d’appuyer sur une touche pour revenir au précédent point de contrôle. Ces derniers sont très nombreux et judicieusement placés, si bien que l’échec n’est pas pénalisant. Le jeu a d’ailleurs le bon goût de ne pas recommencer la narration à chaque fois : au lieu de se répéter en boucle, il reprend simplement à la dernière réplique avant l’échec fatal.

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En effet, le gros de l’histoire est raconté par différents intervenants par le biais de communications radios. Et ces discussions ont parfois lieu en même temps que le personnage est occupé à progresser à travers une course d’obstacles. Uniquement en anglais sous-titré en français, les non anglophones voudront peut-être se poser dans un coin pour lire tranquillement le texte, ce qui casse un peu le rythme global.

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Jack of all trades

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Ghostrunner est très plaisant à jouer. Le personnage répond bien aux commandes et ses capacités augmentent au fur et à mesure de l’aventure. Il est possible de personnaliser le personnage à l’aide du tableau de compétences. Si celui-ci est limité en possibilités au début de la partie, il faut ensuite placer des formes géométriques (aux allures un peu “Tetris”) sur un damier afin de pouvoir profiter de l’amélioration associée. Ce petit puzzle est accessible à tout moment et peut aider à franchir une situation un peu plus délicate.

Le jeu est joli et propose des animations souples. Il existe une option RTX, même si elle est affichée comme expérimentale. Les environnements peuvent être monotones dans la première moitié à force de ne traverser que des conduits d’aérations ou autres locaux techniques ; heureusement, ça se diversifie plus par la suite. En outre, l’action envoie régulièrement le personnage dans Cybervoid, un monde virtuel tout en hologrammes, gros polygones et lumières saturées.

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Les musiques sont signées Daniel Deluxe. Le style électronique et retrowave colle très bien à la thématique cyberpunk et rythme parfaitement l’action. Les doublages sont également de bonne facture.

En ce qui concerne les obstacles à prévoir, les adversaires et les pièges évoluent au gré de l’aventure. De nouvelles sortes d’ennemis apparaissent à mesure qu’on approche du sommet de la tour et de nouvelles situations ponctuent cette aventure. Si le gros de l’activité est de sauter comme un cabri en découpant quelques ennemis au passage, les passages par Cybervoid sont l’occasion de résoudre quelques casse-têtes.

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Le tout est réparti sur plusieurs chapitres plus ou moins longs. La durée de vie dépendra surtout de votre capacité à passer les obstacles ou encore de la recherche des éléments cachés dans les environnements. Ces objectifs facultatifs se composent d’objets qui en apprennent un peu plus sur le quotidien des habitants, d'enregistrements audios relatifs au passé de l’Architecte ou encore de nouvelles apparences pour le katana du héros. S’ils sont parfois dans un coin un peu en retrait, certains demandent un peu plus d’adresse pour être atteints. Pour aller encore plus loin, chaque niveau propose un classement des meilleurs temps ou des plus petits nombres de morts ; ce dernier est cependant limité aux amis uniquement. Une trentaine de trophées sont également au rendez-vous.

Ghostrunner propose une course effrénée à travers des décors cyberpunk. Très bonne expérience de plate-forme à la première personne, il est souvent jouissif de virevolter sous le feu ennemi avant de pouvoir enfoncer sa lame dans l’adversaire. Même si les thèmes abordés sont classiques pour le genre, l’histoire offre un agréable fil directeur. Proposé à moins de 30€, cela s’avère être une bonne surprise.

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Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.

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