Test de King's Bounty II - Une évolution réussie
Après plus de 10 ans à décliner sa formule sur le principe de The Legend, la licence King's Bounty nous revient avec une vraie volonté d'évolution. Place à King's Bounty II qui entend bien se refaire une place au soleil des RPG tactique au tour par tour.
Histoire d'élu
Le jeu débute alors que notre héros pourrit en prison depuis déjà plusieurs mois. Accusé d’avoir empoisonné le Roi, il est pourtant libéré (« mais pas gracié ! ») par le prince Adrian pour tenter de découvrir ce qui se trame dans le royaume. Il faut dire qu’entre les brigands qui sévissent sur les routes, les gardes corrompus et les nécromanciens qui complotent dans l’ombre, c’est un peu le bordel dans le royaume de Nostria. Heureusement, vous êtes là, vous, l’élu(e) d’une prophétie d’un vieux mage mystérieux.
Les bases d'un héros
Rappelons donc le principe du jeu pour ceux qui ne connaitraient pas la licence. King’s Bounty est un mélange de jeu de rôle et de jeu de stratégie. Le joueur y incarne un héros aux commandes d’une armée dans des combats tactiques au tour par tour. Les combats se déroulent sur des terrains variés divisés en cases hexagonales (d’où le nom de « hex »), avec gestion du relief, des lignes de vue et des obstacles naturels du terrain. Ces combats impliquent rapidement tant des unités classiques (soldats, archers, magiciens) que des unités volantes ou des créatures d’origines magiques.
La première chose à faire dans King’s Bounty II est donc de choisir un héros. Trois choix s’offre à vous, chacun ayant un background qui lui est propre. Aivar, tout d’abord, est un ancien chevalier de la garde royale. Devenu capitaine de sa propre troupe de mercenaires suite à son bannissement du royaume, il est celui dont les unités possèdent les meilleures stats. Par contre, il est totalement incapable d’utiliser la magie. À l’inverse, Katharine représente la noblesse. Après plus de 20 ans passés à étudier la magie, elle revient chez elle, bien décidée à reprendre le contrôle de sa région natale. C’est elle qui possède le plus d’aptitude à la magie en début de partie. Enfin, Elisa est une jeune femme de la région de Lorian qui se croit choisie pour sauver le royaume. C’est un personnage polyvalent, capable de recruter rapidement de larges armées et possédant quelques aptitudes magiques.
Unité de commandement
Ce premier choix n’est pas anodin puisqu’il donne les bases de l’évolution de votre personnage. Au gré des quêtes et des combats, vous gagnez en expérience et en niveaux. Ce qui vous permet d’investir dans des talents où vous attend une autre particularité de King’s Bounty. Plutôt qu’un système d’alignement basique bon vs mauvais, King’s Bounty II utilise un système où se côtoient 4 branches (ou idéaux, dans le jeu) : Ordre, Anarchie, Force et Finesse. La majorité des quêtes vous proposeront un choix entre deux de ces options. Être fidèle à un idéal débloque petit à petit de nouveaux paliers de talent dans lesquels investir vos points. De plus, ce système concerne également les unités que vous recrutez. Chaque unité est liée à un idéal et mélanger des unités aux convictions opposées applique des malus. À l’inverse, constituez une armée d’unités de même conviction et vous bénéficierez de bonus bien utiles, comme une probabilité d’obtenir une deuxième attaque par tour.
Une fois votre héros choisi, vous êtes libre de partir explorer le monde à la recherche des ressources qui vous seront nécessaire pour avancer dans l’aventure. King’s Bounty utilise ainsi trois ressources principales. L’or d’abord, qui est le nerf de la guerre dans la vie comme dans le jeu. On l’utilise tant pour recruter des troupes et les entretenir que pour acheter de l’équipement pour notre héros. Car oui, il y a un système d'équipement, avec des objets de rareté diverses et même des sets avec bonus. Le mana, ensuite, est la ressource majeure pour les personnages orientés magie. Il est utilisé tant pour lancer des sorts en combat que pour les apprendre et les améliorer. La troisième ressource est le commandement, qui détermine directement la taille de vos armées. À l’inverse des deux autres, c’est toutefois une ressource plus passive. En effet, elle progresse naturellement au fil du jeu, au gré des quêtes et de vos gains d’expérience.
Baston !
Pour comprendre le rôle du commandement, il faut s’attarder un instant sur la manière dont votre armée est constituée. Votre héros ne combat pas directement, il commande des escouades composées d’unités. Au gré de vos aventures, vous rencontrez divers vendeurs vous permettant de recruter des unités variées. Si le nombre maximum d’escouades différentes que vous pouvez placer sur le champ de bataille est fixe, le nombre de combattants constituant ces escouades est lui déterminé par votre score de commandement. En effet, chaque type d’unité possède tant un coût en or qu’une valeur en commandement et le coût total d’une escouade ne peut jamais excéder votre score de commandement. Ainsi, si vous possédez un score de 900 et que l’unité « archer » coûte 200 de commandement, votre groupe d’archers sera composé au maximum de 4 membres.
En combat, les choses deviennent plus classiques. Les escouades attaquent chacune à leur tour et disposent de deux actions par tour, l’une pour les déplacements l’autre pour l’attaque. Le potentiel offensif et la vie d’une escouade est équivalent au total des unités qui la compose. Une subtilité tout de même, la barre de vie de l’escouade est fragmentée en autant de parties qu’il y a d’unités dans l’escouade. Lorsqu’un des fragments est vide, l’unité est considérée comme blessée et hors de combat, ce qui diminue le potentiel offensif de l’escouade. Il est toutefois possible de soigner les unités hors de combat au terme de la bataille contre un peu d’or, pour autant que l’escouade n’ait pas été entièrement éliminée. On notera qu’en plus des escouades, le héros peut apporter sa pierre à l’édifice des batailles en lançant un sort une fois par tour. Des sorts qui peuvent être tant des sorts offensifs que des buffs pour vos unités ou des debuffs pour celles de l’ennemi.
Révolution visuelle
Pour marquer la transition après près de 13 ans à décliner la formule de The Legend, King’s Bounty II choisit de revoir son approche visuelle. Dites donc bonjour à un monde en 3D que l’on explore en vue à la troisième personne. Le résultat est plus convainquant visuellement et permet aux développeurs de varier les plaisirs pour les arènes où les combats prennent place. En effet, les zones de combat reflètent maintenant le monde que vous pouvez voir en exploration. Une rue étroite d’une ville n’a pas les mêmes contraintes que le champ d’une ferme, qu’un fort de bandit ou qu’une tombe mal famée. 1C Entertainment a fait un bon travail pour rendre chaque rencontre unique en termes de topographie du terrain. Sur ce point, j’aurais donc plutôt tendance à saluer ce changement. On note d'ailleurs que le jeu n'en fait pas trop en terme de combats. Qu'ils soient liés à une quête ou placés sur votre chemin pour bloquer un temps l'accès à une partie de la carte, les combats sont pensés pour proposer un défi au joueur, pas pour l'importuner pendant qu'il voyage.
Je reste par contre un peu plus circonspect sur l’aspect pratique des choses. En effet, passé la première zone de jeu qui fait office de tutoriel, le monde du jeu s’ouvre. De nombreuses quêtes remplissent notre journal et l’absence d’indications sur la difficulté nous fait explorer le monde pour découvrir de visu à quelle sauce nous serons mangés. Très vite, on se retrouve avec des combats trop difficiles qu’il vaut mieux remettre à plus tard. Nous sommes dès lors contraints de nous déplacer un peu partout sur la carte pour gagner en expérience. Et c’est là que ça se gâte. Le monde propose certes des téléporteurs pour voyager rapidement d’un endroit à un autre, mais ça reste un peu insuffisant. On peut voyager à cheval, quand il ne se bloque pas dans le décor lors de son invocation, mais l’exploration devient alors pénible. Il n’est en effet pas possible d’interagir avec le monde (et les nombreux coffres qu’il contient) en restant les fesses sur la selle. Reste la marche, pour laquelle on regrette vite qu’il n’y ait pas d’option pour courir, d’autant que même à cheval, on ne se déplace pas bien vite.
Un jeu et ses défauts
Je ferais finalement un reproche plus global à King’s Bounty II. Son interface réussit à être à la fois envahissante, trop chargée en informations pour être vraiment pratique et pourtant parfois incomplète. La carte en est un exemple parlant. On y trouve les endroits où l’on a croisé des combats non résolus, mais rien sur la composition du groupe à combattre. Vous devez donc retenir qu’à tel endroit, c’est un boss nécromancien et son armée de squelettes, qu’à tel autre ce seront des golems, etc. Même chose pour les recruteurs. Leurs positions sont indiquées, mais le jeu ne précise pas à quel ordre ils appartiennent. Vous vous demanderez fréquemment chez quel recruteur vous aviez vu cette super unité, vendue de plus en nombre limité.
Dommage également que le jeu traîne toujours dans cette version finale certains des défauts déjà remarqués dans la preview. Les contrôles au pad par exemple demeurent assez étrange dans certains menus, avec le curseur qui se barre au centre de l'écran sans qu'on sache vraiment pourquoi. Autre point potentiellement plus gênant : la traduction laisse toujours à désirer. Le jeu n'est disponible qu'en version anglaise sous-titré, et si la traduction des dialogues est assez bonne, certains talents ont droits à des traductions plus approximatives. J'ajouterai que si je n'ai pas rencontré de problèmes techniques durant mes parties, les lancements du jeu étaient beaucoup plus aléatoires. Le jeu étant protégé par le célèbre (mais pas pour de bonnes raisons) Denuvo, il faudra garder ce point à l'œil dans la version commerciale.
Conclusion
Malgré ces quelques griefs formulés plus haut, j’ai passé un bon moment sur King’s Bounty II. Sans être parfaite, cette évolution de la formule est pour moi une réussite. Le jeu bénéficie non seulement d’un visuel convainquant, mais profite également de la 3D pour proposer des affrontements variés en termes de topologie du terrain. Du bon, donc.
Test réalisé sur PC par Grim à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | PlayStation 4, Windows, Xbox One |
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Genres | Stratégie, tactical rpg, fantasy |
Sortie |
2020 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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