Rétrospective 2021 - Première partie

Sommaire

Partie 1

1. Les Hack'n'slash - par Peredur
2. Les jeux indépendants - par Grim
3. Les RPG issus du financement participatif - par Zekkangel

Partie 2

1. Les jeux marquants de 2021 - par Glaystal
2. J'y jouerai encore en 2022 - par Aragnis

Partie 3

1. Les MMO - par Agahnon
2. Les jeux de gestion et de stratégie - par Seiei
3. Les jeux narratifs - par Alandring

Partie 4

1. Les jeux japonais - par Lianai

Les Hack'n'slash - par Peredur

Si 2021 a eu une actualité plutôt riche niveau Hack 'n' Slash, c'est à n'en pas douter Diablo 2 via son remaster amélioré "Resurrected" qui a le plus fortement marqué cette année.
Diablo 2 est un titre légendaire qu'on ne présente plus et qui continuait à attirer de très nombreux joueurs - dans sa version de base ou moddée - malgré des conditions de jeu d'un autre temps, à commencer par l'affichage. Si un remake était demandé par les fans depuis des années et que les créateurs du jeu avaient plusieurs fois estimé impossible de refaire le jeu en préservant l'expérience, une solution a été trouvée par les équipes d'Activision-Blizzard sous la forme d'une surcouche au jeu permettant de retranscrire en temps réel l'affichage originel dans un affichage 3D s'adaptant à tous les écrans modernes sans impact sur le gameplay.
D2R a ainsi été officialisé et dévoilé lors de la Blizzcon s'étant déroulée en février 2021 pour une sortie en septembre. En plus du nécessaire lifting graphique, ils en ont profité pour passer le jeu sur la version moderne de Battle.net - permettant de s'affranchir des régions de jeu, mais limitant certaines possibilités de modding, corriger quelques bugs pouvant impacter négativement les joueurs ainsi qu'ajouter les améliorations de qualité de vie minimale : coffre agrandi avec onglets partagés entre les personnages du compte et ramassage automatique optionnel de l'or. Le but annoncé était de proposer aux joueurs de retrouver l'expérience qu'ils avaient connu sur la version originale de D2 (en se basant sur la dernière version du jeu, pas celle du lancement) en se gardant la possibilité de faire évoluer le jeu dans un second temps pour le mettre plus au goût du jour - et donc en étant moins D2.
Possibilité qu'ils ont commencé à suivre, avec des patchs apportant de plus en plus de changements au jeu. Les développeurs du mod Project Diablo 2 ont d'ailleurs proposé leur aide après avoir vu que les développeurs de D2R commençaient à suivre la voie qu'ils avaient eux-mêmes empruntée avant eux. L'inconvénient de tout ça étant que D2 n'est plus jouable via D2R qui devient son propre titre. Mais peut-être qu'un jour ils proposeront de jouer à D2R Vanilla ? Le choix étant toujours la meilleur option.

À côté de ça, l'actualité de la licence a été relativement calme. Pas de nouvelle de la série. Diablo Immortal - le spin-off mobile de Diablo 3 - est passé en bêta, mais ne devrait pas sortir avant l'année prochaine. Diablo 4, qui n'a pas de date et qu'on n'attendait pas cette année, a été malgré tout officiellement retardé, notamment du fait des troubles qu'il y a eu au sein de la société. Cependant, les rapports trimestriels sur le développement de D4 permettent de constater que le travail avance et que la direction qu'ils prennent n'est pas déconnante et même parfois assez intéressante, permettant donc de garder bon espoir d'avoir au final un titre qui fera un peu plus honneur à la série que l'opus précédent.

Chez la concurrence, ce n'est pas plus actif.

Path of Exile 2 s'est dévoilé un peu cette année, mais n'est finalement pas prévu avant 2022. En attendant, Path of Exile continue à occuper les joueurs avec des ligues toujours à la même fréquence et toujours autant de contenu ajouté à chaque fois. Ce qui change le plus est la quantité de mécontentement exprimé à chaque ligue qui augmente face à des ajouts mal pensés et une gestion de la communication et de la communauté pas toujours à la hauteur de la taille de celle-ci. À voir lorsque PoE2 sera là si ça apportera suffisamment de fraicheur pour relancer la machine ou s'il faudra rapidement passer à un PoE3 qui sera réellement un nouveau jeu - permettant de repartir d'une base assainie plutôt qu'une excroissance poussant sur le côté de PoE1.

Torchlight 3 a mis fin à son suivi quelques mois à peine après son lancement du fait du rachat par Zynga de Echtra Games - le studio de Max Schaeffer ayant développé le jeu - alors que le titre et la licence restent dans les mains de l'éditeur Perfect World. Et si des mois après toujours aucune nouvelle n'a été donnée pour confier le suivi de TL3 à un autre studio, il y a eu depuis peu l'annonce d'un nouveau titre - mobile cette fois - exploitant la licence.

Titan Quest a fait la surprise cette année en sortant une nouvelle extension sans aucune communication préalable. D'autant plus surprenant que pas si longtemps auparavant, l'éditeur THQ Nordic, pour ses 10 ans, avait fait une série d'annonces et offert deux jeux dont Titan Quest Anniversary Edition.

Côté indépendants, Grim Dawn a enfin sorti les versions Xbox (One et Series) du jeu. Probablement parce qu'ils ont dû travailler sur cette version pour la finaliser, ils ont proposé cette année un important patch de corrections et rééquilibrages. Un patch, en soi, ce n'est pas exceptionnel. Mais ils avaient annoncé plusieurs mois avant qu'ils arrêtaient de travailler sur Grim Dawn, qu'ils considèrent mature et fini, pour se consacrer à leurs autres projets.

Last Epoch continue quant à lui tranquillement son petit bonhomme de chemin. Si la date de sortie initiale a été repoussée à une date inconnue, l'ajout du multijoueur à l'accès anticipé repoussée à l'année prochaine, le studio semble malgré tout avoir trouvé depuis quelques temps son rythme de croisière en proposant régulièrement des mises à jour massives proposant à la fois du nouveau contenu ainsi que de la reprise d'ancien contenu pour le mettre à niveau du nouveau. Au final, malgré que le jeu mette plus de temps à sortir que prévu (ce que tout le monde avait prévu), la communauté semble suffisamment satisfaite par le travail fourni et confiante dans les capacités de l'équipe à réaliser le potentiel de ce titre plutôt prometteur.

Le revers de la médaille est Wolcen. Si en 2020 ils avaient sorti le jeu (dans l'état qu'on connaît) en début d'année et proposé une première Chronique en fin d'année, le bilan de l'année 2021 est bien plus pauvre. Il y a eu des corrections et des améliorations, mais les changements majeurs se résument finalement à la refonte des invocations. Tous les autres ajouts importants annoncés ont été repoussés à 2022 (dont la gestion des manettes et les nouveaux modes de jeu end-game). Par contre, le fait qu'on sache ça provient du fait de la meilleure évolution réalisée par Wolcen cette année : ils ont décidé de communiquer un peu. Le contenu est largement améliorable (ils ont annoncé 3 puis 4 nouveaux modes de jeu, mais on ne sait pas en quoi consiste un seul), mais ils viennent de tellement loin que la lettre mensuelle paraît révolutionnaire.

À côté de ces titres déjà installé, on a vu poindre un petit nouveau : The Slormancer. Titre français un peu discret du fait qu'il soit encore en début d'un accès anticipé qui risque d'être relativement lent, mais qui présente malgré tout suffisamment d'intérêt pour le suivre. S'il n'a pas le potentiel de se frotter aux titres précédemment cités (notamment du fait qu'il soit uniquement solo), il apporte son lot d'idées lui permettant de se faire sa propre identité et peut être sa place en complément d'autres titres.

Les jeux indépendants - par Grim

Du point, du click et des puzzles, version 2021

Si 2020 avait été une bonne année pour les puzzles-games et les point&click, je serai bien plus réservé au moment de résumer 2021. Tout avait pourtant bien débuté avec TOHU, mignon point&click, mais qui souffrait déjà d’un mal qui j’allais avoir l’impression de revoir toute l’année. 2021 aura été pour moi une année qui aura manqué d’audace pour s’enfermer dans un registre fort classique. Un classicisme de qualité (The Darkside Detective ou Psychonauts 2), mais qui a aussi conduit à des rééditions de titres vieux de plusieurs années, tels la Director’s Cut de Kathy Rain.

J’ai plus envie de mettre l’accent sur des titres qui ont, parfois maladroitement, tenté des choses. Comme Don’t Forget Me et son orientation très textuelle. Mais aussi Song of Farca et Gamedec, deux jeux qui n’oublient pas de mettre des choix et des conséquences dans les enquêtes qu’ils proposent aux joueurs. Et comment ne pas parler de The Forgotten City, un modèle d’écriture qui ne rate que de très peu le titre de jeu de l’année chez moi ?

Mais cette catégorie est également dédiée aux puzzles-games pour laquelle ma meilleure expérience de l’année sera venue de deux DLC gratuits d’un jeu sorti en 2020 : Relicta. Il faut dire que le genre du puzzle-game n’a pas échappé au mal dont je parlais plus haut, comme l’illustre la sortie d’une nouvelle version de Myst 1 en plein cœur de l’été. Certains avaient bien des idées, comme a Juggler’s Tale et le fil de sa marionnette ou Tandem : a Tale of Shadow et son principe d’ombre et de lumière, mais il a chaque fois manqué quelque chose pour leur permettre de sortir du lot.

Finalement, 2021 aura peut-être été l’année de petits jeux de réflexion plus tranquille plutôt que celle des gros puzzle-games. Je pense ici à des jeux comme Mini Motorways, Cloud Gardens, Unpacking ou le très reposant Dorfromantik.

Les RPG issus du financement participatif - par Zekkangel

Cette année vit l'arrivé de deux bons RPG issus de Kickstarter.

Le premier, Solasta : Crown of the Magister, vient d'un studio parisien, Tactical Adventures. Il s'agit d'un RPG tactique utilisant SRD (un kit de base gratuit) de D&D5 pour créer son propre univers. Bien que le titre pêche sur sa technique et sa scénarisation, faibles moyens obligent, il brille par la qualité de son gameplay. À la fois simples et très tactiques, les combats utilisant beaucoup l'environnement raviront les amateurs du genre. À noter aussi la présence, importante, d'un outil de développement de cartes et campagnes. La porte ouverte aux nombreux ajouts de la communauté, qui a déjà commencé le travail. Et le studio alimente le jeu via des ajouts gratuits et payants. Une licence amenée à être développée, à surveiller pour les amateurs de RPG tactiques.

Le second vient de Owlcat Games, le studio russe derrière Pathfinder : Kingmaker. Ils ont continué sur leur bonne lancée pour proposer une autre adaptation de campagne, Wrath of the Rigtheous. Bien que relativement bugué à sa sortie, le studio a depuis résolu la plupart des problèmes. Le jeu peut se vanter d'être surement parmi les meilleurs voire le meilleur CRPG depuis la célèbre licence Baldur's Gate. Commençons par parler des possibilités de gameplay innombrables, dues au très grand nombre de classes et d'archétypes disponibles, et la variété des équipements et objets disponibles, il y a de quoi faire et refaire. Mais c'est via sa campagne que le jeu brille presque plus encore. Partant de la simple Croisade contre le mal, le jeu raconte moultes histoires sur ceux qui peuplent la Plaie du monde, du tragique au merveilleux, régulièrement touchantes. Et que dire des compagnons de voyages, aussi variés qu’intéressants pour la plupart, aux interactions nombreuses, le tout dans une trame principale épique, aux intervenants et enjeux considérables. Tout ça servi accompagné d'une OST de grande qualité. Avec ce jeu, le studio OwlCat Games s'est placé parmi les grands du RPG.

En dehors de la qualité de ces jeux, il est à noter la grande proximité des studios avec leur communauté, qu'il s'agisse d'orienter le développement ou de juste échanger avec le gens.