Rétrospective 2021 - Troisième partie

Comme chaque année, nous vous proposons un bilan de 2021 écrit par nos différents rédacteurs. N'hésitez pas à faire votre propre bilan en commentaire, ainsi qu'à voter pour les JOL d'or.

Sommaire

  1. Les Hack'n'slash - par Peredur
  2. Les jeux indépendants - par Grim
  3. Les RPG issus du financement participatif - par Zekkangel

Partie 2

  1. Les jeux marquants de 2021 - par Glaystal
  2. J'y jouerai encore en 2022 - par Aragnis

Partie 3

  1. Les MMO - par Agahnon
  2. Les jeux de gestion et de stratégie - par Seiei
  3. Les jeux narratifs - par Alandring

Partie 4

  1. Les jeux japonais - par Lianai

Les MMO - par Agahnon

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Concernant le MMO, l’année 2021 illustre une nouvelle fois que ce genre si particulier peut attirer les foules, sans pouvoir les retenir si l’on commet certains impairs. À l’image d’un Gloria Victis qui sort finalement après des années de maturation en accès anticipé, il faut savoir s’attacher et croire en son jeu.

Si le nouveau monde peine à convaincre, c’est bien dans l’ancien que se trouve les grands trésors du genre. L’extension Endwalker de Final Fantasy XIV n’est en aucun cas originale, mais elle illustre pourtant qu’un suivi rigoureux et solide d’un MMORPG ne fait que porter des fruits. C’est bien pour cela que Albion Online ne cesse de croitre au fil des années, comme longtemps un certain EVE Online dont il s’inspire. La réputation d’un MMO est essentielle pour assurer son avenir, tout en conservant une dynamique pour attirer du sang frais, celui de joueurs désireux de découvrir un jeu sans limite. Le plus connu d’entre eux, le mythique World of Warcraft, doit bel et bien retrouver une ambition et une image digne de son rang.

Plus en retrait, mais toujours bien persistant, Guild Wars 2 et Star Wars : The Old Republic peaufinent leur future extension pour l’année prochaine, tandis que The Lord of the Ring Online s’est déjà attaqué à la contrée de Gundabad. RuneScape continue de s’enrichir dans ses deux versions qui évoluent en parallèle, tandis que DOFUS s’essaie aux combinaisons multiples. J’en oublie évidemment, sans compter les versions classiques pour les nostalgiques ou les serveurs privés maintenant en vie certains titres abandonnés par leurs studios, mais pas par leurs joueurs.

Et dans tout cela, je suis toujours posé sur EVE Online. S’il décline toujours faute d’ambition et d’idées nouvelles, il n’en reste pas moins un modèle de MMO sans limite, à moins de vouloir réunir plus de 8.000 joueurs dans une même bataille spatiale. Un temps attiré par l’ajout de la partie terrestre d’Elite Dangerous: Odyssey, je suis vite revenu à la multiplicité des interactions proposées sur EVE, tout en continuant de rêver qu’un jour CCP Games retrouve l’ambition de bâtir un véritable multivers. 

Les jeux de gestion et de stratégie - par Seiei

Bon… 2021 s’est terminé… et je constate que 2021 n’est guère plus reluisante que 2020 au niveau du genre gestion et stratégie. Entre les reports et l’absence de prise de risque, on est vraiment dans la continuité. L’année passée déjà, j’avais un compte rendu un peu négatif avec les échecs cuisants du remaster de warcraft 3, une année sans vrai total war, des jeux « réchauffés », bien que sympathiques, d’Age3 ou des spinoffs de X-COM. Il n’y a eu que Crusader Kings 3 pour remonter la barre et sauver l’année, à mes yeux. Je ne dis pas que les autres jeux n’étaient pas bons, mais… du réchauffé, un manque d’ambition consternant sur les différentes sorties.

2021 devait être une bonne année avec Age of Empires 4, Humankind et Total War: Warhammer 3 pour ne citer que les trois gros titres prévus l’année dernière. Accompagné de quelques outsiders, comme Stronghold, par exemple.

Les deux premiers sont sortis, le troisième a été reporté à février 2022. Mais il faut bien avouer que, de mon point de vue, même si Age of Empires 4 et Humankind ne sont pas de mauvais jeux, ils sont bien en deçà des attentes que j’avais à leurs égards.

Age of Empires 4, c’est le classico-classique dans son essence même. Pas de prise de risque, on a repris la recette d’AoE et on en a développé un nouveau jeu. Le problème, c’est qu’une recette qui date n’est plus spécialement au goût du jour. Pourquoi aller jouer a AoE4 si les remasters des versions précédentes offrent la même chose avec plus de contenu ? J’exagère peut-être un peu, mais AoE4 ne m’a pas laissé une impression de « reviens-y » pour le moment et sans le pass Microsoft, je ne l’aurais peut-être même pas essayé.

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Humankind, c’est un peu le même constat. J’avais été emballé par l’ambition des développeurs durant leur développement. De bonnes idées, des gars qui connaissaient leur boulot avec de l’expérience dans le domaine, ils pouvaient aller titiller le leader incontesté qui est CiV. Mais là aussi, je trouve que la sauce prend mal. C’est un bon jeu, attention, mais… je n’ai aucune raison de délaisser CiV6, qui est clairement dans le même registre, pour celui-ci. Le mélange des civilisations m’a aussi laissé de marbre, ça fait perdre l’identité de sa civilisation et au final, on joue toujours les mêmes combinaisons pour optimiser sa partie.

Il y a aussi la sortie inattendue de Jurassic World Evolution 2. J’en parle dans mon test récent, je ne vais pas m’éterniser dessus. Un bon jeu, mais pas un jeu de gestion ou stratégie.

Football Manager est un peu plus revenu dans mon estime en cette fin d’année. Ça reste efficace, avec de petits changements plaisants, mais là aussi, comme indiqué au début : 0 prise de risques.

Au final, l’année est sauvée par… des jeux de plateaux. Gloomhaven et Warhall, des jeux de plateau transposés sur PC, sont les titres qui m’ont le plus marqué de l’année. Gloomhaven est une magnifique retranscription du jeu en virtuel, mais à jouer à plusieurs. Cela n’aurait aucun sens en solo. Warhall, ben là pas le choix, c’est du « Warhammer Battle » remis en 3D, tout simplement.

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Ah si, j’avais oublié : Imagine Earth. En nouveauté, c’est peut-être celui qui m’a le plus plu cette année. Pas mal de petites mécaniques sympathiques, de bonnes idées, il mérite le détour mais ça reste un jeu de niche.

Toutefois… je plaide coupable sur le fait que je n’ai pas tout exploré cette année. Beaucoup moins de temps IRL m’ont fait louper quelques titres comme Wartales par exemple et je pense que Glaystal pourrait compléter ma rétrospective avec d’autres retours.

Pour l’année prochaine, l’arrivée de Total War: Warhammer 3 devrait donner une bonne grosse valeur sûre au genre. Mais pas que, j’attends aussi Homeworld qui, j’espère, prendra quelques risques et ne se simplifiera pas trop pour coller au marché actuel. J’attends aussi Terraformers avec une certaine impatience et garde un œil sur ce qui peut sortir de chez Paradox. Et pour finir, Expeditions : Rome, jeu de stratégie au tour par tour en mode X-COM qui sort sous peu et dont vous aurez de mes nouvelles très prochainement.

Les jeux narratifs - par Alandring

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En comparaison des années précédentes, 2021 fut clairement une année pauvre en termes de jeux narratifs, mais cela n'a pas empêché le genre de proposer une expérience mémorable. Je pense évidemment à Life is Strange: True Colors. Succès majeur de l'année 2015 (deuxième des votes du JOL d'or, derrière le petit jeu indépendant The Witcher 3), la franchise Life is Strange a ensuite peiné à se renouveler, tant Deck Nine (Life is Strange : Before the Storm) que Dontnod (Life is Strange 2), le développeur d'origine, se cassant les dents.

Pourtant, True Colors parvient à faire aussi bien que le premier opus sorti il y a six ans. En outre, ce nouveau jeu marque aussi la fin du format épisodique, ce qui est très appréciable.

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L'autre jeu le plus marquant de l'année est Super Seducer 3, mais ce n'est pas pour une bonne raison : rejeté par Steam, le jeu n'a pu sortir que sur quelques boutiques indépendantes, comme GamesPlanet. Ce refus de la part de Valve a entraîné un gros manque à gagner pour le studio et a provoqué l'annulation du prochain jeu prévu par l'équipe, Horror Seducer. C'est évidemment vraiment dommage, surtout que même si Super Seducer 3 montrait que la licence peinait à se renouveler, les trois jeux ont offert de grands moments de rire, que ce soit seul, avec des amis ou en regardant un streamer.

Passons rapidement sur I Saw Black Clouds, le nouveau Wales Interactive, et sur The Dark Pictures Anthology: House of Ashes, le nouvel opus de Supermassive Games. Le second s'en est un peu mieux sorti que le premier, mais son manque d'évolution demeure dommage : refaire le jeu plusieurs fois est long et désagréable. Mention honorable également pour le portage Switch de Dry Drowning, dont la direction artistique ne sauve pas une histoire malheureusement trop classique et oubliable.

Poursuivons ce tour d'horizon en évoquant la sortie surprise sur Switch de Doki Doki Literature Club, dans une version "Plus" qui intègre pour la première fois une traduction française. L'occasion de rendre plus accessible ce titre, disponible gratuitement sur Steam et très apprécié (il totalise à ce jour plus de 170 000 évaluations, dont 96% sont positives).

Enfin, signalons que le jeu qui a obtenu le prix de "meilleure narration" aux Game Awards est Marvel's Guardians of the Galaxy. C'est un jeu d'action-aventure, mais qui accorde notamment une place importante à la narration, avec quelques choix contextuels. Cela fait des années que la narration occupe de plus en plus de place dans les AAA, mais la frontière entre jeux narratifs et blockbusters traditionnels pourrait être plus difficile à distinguer. En effet, les Game Awards ont donné une autre indication en ce sens : outre l'annonce d'un jeu The Expanse (par Telltale et Deck Nine), la cérémonie a aussi montré les premières images de Star Wars Eclipse, le prochain jeu de Quantic Dream... qui aurait un gameplay plus traditionnel que les précédents jeux du studio.

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