Test de Deliver us Mars - Mars, et ça repart ?
La série des "Deliver Us" de KeokeN et moi avions eu une relation chaotique. Après un premier épisode qui avait mis du temps à me convaincre, j'avais pourtant fini par apprécier Deliver Us the Moon au point d'attendre sa suite avec une certaine impatience. L'heure est maintenant venue de mettre le cap sur la planète rouge pour Deliver Us Mars.
Mission to Mars
Deliver Us Mars reprend quelques années après les évènements de Deliver Us The Moon. Grâce à la réactivation du réseau MPT (un système permettant de transmettre de l’énergie sous forme de micro-ondes lumineuses) racontée dans Deliver Us the Moon, la Terre a pu faire face à la crise énergétique qu’elle traversait. Un répit qui n’est pourtant que de courte durée tant l'état de planète s'est détérioré. La Terre se voit donc condamnée à courte échéance. Ainsi, lorsque l'agence spatiale mondiale reçoit un signal dont l’origine semble être l’un des vaisseaux avec lesquels les membres de la colonie lunaire ont fui, une mission de la dernière chance est mise en place. Pour l’équipage, la mission consiste à retrouver et ramener sur Terre les Arches, ces vaisseaux dont la technologie pourrait sauver la planète. Pour Kathy Johanson, l’objectif est plus personnel puisqu’il s’agira surtout de retrouver son père, l’un des scientifiques de la mission lunaire, disparu depuis plusieurs années.
Seuls sur Mars
Répondons sans attendre à une première question : il me paraît clair que Deliver Us Mars se destine principalement à ceux et celles qui ont joués à Deliver Us the Moon. Bien que le jeu introduise de nouveaux personnages principaux (le jeu n’est cette fois plus l’aventure d’un astronaute anonyme), l’histoire sous-jacente qui nous attend sur Mars est la suite directe des évènements du premier épisode et le jeu ne fait que peu d’efforts pour vous introduire à ces anciens personnages. Les nouveaux personnages sont quant à eux très inégaux, notamment visuellement. Si on sent qu’un gros travail a été fait sur Kathy, c’est bien moins convainquant pour le reste de l’équipage dont certains donnent parfois l’impression d’être rescapés d’un jeu allemand d’il y a 10 ans, tant en matière d’animation qu’au niveau des visages.
KeokeN a pourtant fait des progrès en matière de narration. Notre progression est rythmée par des cinématiques illustrant les découvertes de l’équipage du Zephyr, tandis que les habituels enregistrements holographiques nous narrant l’histoire des occupants de lieux sont de nouveau de la partie. Ceux-ci sont d’ailleurs « gratifiés » d’une des nouveautés de KeokeN puisqu’il faut dorénavant passer par un mini-jeu de décryptage pour y accéder. Un mini-jeu basé sur le positionnement du petit compagnon volant de Kathy, pas très compliqué une fois qu’on a saisi le principe, mais pas vraiment amusant non plus. À côté, on retrouvera également les traditionnels objets du décor à scanner ou à découvrir un peu partout. La progression reste cependant très linéaire et certains trouveront probablement que le rythme du jeu est trop haché par les cinématiques (ou les flashbacks jouables de la jeunesse de Kathy). Si je ne peux pas dire que j'aurai été surpris par l'histoire, elle demeure assez efficace pour nous motiver à avancer. Enfin et pour conclure sur cette partie narrative, le jeu est cette fois complet dés la sortie, avec une fin qui laisse la porte ouverte à un troisième épisode.
Neuf sur Mars
Avec Deliver Us Mars, KeokeN a également décidé de revenir sur quelques éléments de gameplay pour rendre l’expérience globalement plus agréable à parcourir. Ainsi, c’est avec plaisir que j’ai accueilli la disparition de tout ce qui a trait à la gestion de l’oxygène. Plus de chronomètre absurde dès que vous enfilez votre combinaison donc, la diminution des réserves de Kathy semble cette fois totalement scriptée. C’est d’ailleurs une constante qui nous suit durant toute l’aventure. La tension qui nous accompagnait durant de nombreuses phases lunaires a ici disparu. Ce qui rend le jeu plus abordable, tant il est rare de devoir recommencer une séquence. L’essentiel du jeu se construit selon trois axes : de l’exploration (à pieds, en gravité zéro, en rover), des petits puzzles et de la plateforme. N’attendez rien de particulièrement compliqué du côté des puzzles, il s’agit le plus souvent de manipuler des rayons lumineux pour alimenter portes et autres dispositifs des lieux que l’on visite.
C’est au niveau des phases de plateformes qu’apparait la nouveauté majeure du jeu : l’escalade. Après avoir lu les commentaires de Seiei et Alandring lors de leurs previews, il y avait de quoi être un peu inquiet. À la manette, l’expérience ne s’avère pourtant pas si traumatisante que cela. Le principe est simple : chaque gâchette commande un piolet et il faut alterner entre les deux pour grimper, en se dirigeant avec un stick. Après une petite période de prise en main, ça fonctionne en fait très bien. Ce n’est pas toujours rapide, mais les passages d’escalade ne sont pas désagréables (à l’exception peut-être du dernier). On pourra par contre être un peu circonspect sur la manière dont le jeu gère les chutes. Il est en effet parfois difficile de prévoir quand une chute sera mortelle et quand elle ne le sera pas.
Houston, nous avons un problème
Malheureusement, il est difficile d’être positif lorsqu’on aborde la question des performances techniques de Deliver Us Mars. Ainsi, le premier contact avec le jeu vire à la soupe à la grimace tant les performances sont mauvaises, surtout à la vue de ce qui est affiché à l’écran. Ces grosses chutes de framerate jusque dans les cinématiques avec une charge CPU/GPU ridiculement basse me pousse à suspecter Denuvo de pourrir de nouveau un jeu. Toutefois, et si quelques tests semblent confirmer l’impact de Denuvo, il n’est pas le seul à nuire aux performances du jeu. Ainsi, il semble que le Ray-Tracing soit également très impactant, même sur des cartes puissantes secondées par DLSS et compagnie. Les développeurs ont pris note de ces problèmes et annoncent travailler à un patch qui devraient améliorer tout ça.
Ces problèmes techniques sont franchement regrettables, car Deliver Us Mars propose des environnements plus variés que ce qu’on avait connu dans le premier épisode. Les extérieurs notamment évitent d’abuser des plaines désertiques teintées de rouge que l’on associe traditionnellement à Mars. On traverse ainsi tant des paysages nocturnes que des plaines glacées et tant des vaisseaux fonctionnels que des épaves sur le point de s’effondrer. C'est d'ailleurs souvent la mise en scène qui sauve un peu la mise par rapport à l'aspect purement technique du jeu. La musique se montre souvent au diapason, sachant se faire discrète lorsqu’il le faut. Enfin, le jeu bénéficie d’un doublage français intégral plutôt bon, malgré quelques bugs de répétition de dialogue.
Alors, que penser de Deliver Us Mars ?
Deliver Us Mars est clairement plus ambitieux que ne l’était Deliver Us the Moon. Cependant, cette montée en gamme s’accompagne d’un relatif adoucissement du gameplay qui ouvre le jeu à un autre public et qui pourrait aussi décevoir ceux qui appréciaient la tension de ce dernier. Dans l'ensemble, j’ai préféré ce second épisode, moins spectaculaire mais mieux maîtrisé à mon sens. Quoiqu’il en soit, si Deliver Us the Moon vous avait intéressé, vous pouvez donner une chance à sa suite.
Test réalisé par Grim sur PC à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S |
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Genres | Aventure, puzzle, réflexion, science-fiction |
Sortie |
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